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Vers un Plan européen d'urgence sanitaire

Ce mardi 13 juillet 2021, la commission Environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement européen a unanimement soutenu le rapport de Véronique Trillet-Lenoir, Eurodéputée de la délégation Renaissance, sur le règlement relatif aux menaces transfrontières graves pour la santé.

Ce futur plan d’urgence sanitaire pose les premiers jalons de l’Europe de la santé.

« Ce rapport répond de façon très claire aux 74 % de citoyens européens qui souhaitent plus de compétences européennes en matière de gestion de crises » souligne la vice-coordinatrice Renew Europe auprès de la commission ENVI.

« Dans mon rapport, je renforce la proposition législative de la Commission européenne pour permettre à l’Union européenne de prévenir et réagir face à tout type de menace future pour la santé publique.Au-delà des maladies infectieuses, l’Union européenne n’est aujourd’hui pas à l’abri d’une menace environnementale, alimentaire, biologique, chimique ou autre. Nous devons nous y préparer sans plus attendre. Les citoyennes et les citoyens nous y invitent depuis longtemps et ne pardonneront pas, à l’avenir, des tâtonnements européens ou nationaux. Emparons-nous de cette législation pour mettre en place une coordination européenne dans l’anticipation et la réponse aux crises sanitaires » insiste la Députée européenne.

« Notre priorité doit être de garantir la « solidarité sanitaire » en réduisant les inégalités de santé au sein des États membres et au-delà de l’Europe.C’est pourquoi je soutiens notamment l’élaboration d’un Traité international sur les pandémies pour assurer une meilleure préparation et une réponse coordonnée face aux futures pandémies au niveau mondial » précise la parlementaire.

« Depuis le début de mon mandat au Parlement européen, je défends la promotion du principe « une seule santé » au cœur de toutes les politiques européennes. Cette vision transversale de la santé doit guider l’ensemble de notre système d’anticipation et de gestion de crise quelle que soit sa nature. La crise de la Covid-19 illustre à quel point un problème de santé publique peut impacter le bon fonctionnement de tous les secteurs européens. L’implication de toutes les agences sanitaires dans l’évaluation de risque d’une menace s’inscrit parfaitement dans cette approche. Parmi elles, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) doit jouer un rôle encore plus important dans cette architecture institutionnelle : dans mon rapport, je propose que la surveillance de l’ECDC soit élargie à l’impact des maladies transmissibles sur les maladies non transmissibles ou sur les personnes à risques, notamment les patients atteints de cancer. Je suggère également que l’ECDC renforce sa communication aux citoyens européens en établissant un portail destiné à partager des informations vérifiées. Cet outil permettrait de lutter contre les fake news qui prolifèrent et créent une « infodémie » sur les réseaux sociaux » ajoute l’Eurodéputée.

« La crise de la COVID-19 a exacerbé un constat qui ne date pas d’hier : l’Union européenne est devenue dépendante en matière de produits médicaux. Pour pallier à cette dépendance, il est urgent de privilégier une approche européenne et de renforcer les capacités de réaction de l’Agence Européenne du médicament (EMA). Dans les plans européen et nationaux de préparation et de réaction aux crises, je souhaite que l’ensemble des produits médicaux (matériel de protection individuelle, médicaments, vaccins, dispositifs médicaux) soient pris en compte dans les ressources et les capacités des États membres. Les réserves de ces produits, les risques de pénurie et l’évaluation de capacité de production de ces produits devraient être évalués dans le cadre des plans nationaux et de leurs audits.En parallèle, je soutiens pleinement la généralisation de la procédure d’achats conjoints de produits médicaux. L’Union européenne est plus forte quand elle négocie d’une seule voix, au nom de l’ensemble des États membres, avec les industriels.Cette négociation collective garantit un accès équitable au même moment à tous les citoyens européens. Cette procédure devrait d’ailleurs être envisagée en dehors des menaces sanitaires », considère Véronique Trillet-Lenoir.

« Ce système renforcé de préparation et de gestion de crise devra reposer sur une gouvernance sanitaire inclusive, impliquant les autorités nationales (et régionales chaque fois que nécessaire). La crise du COVID-19 a démontré à quel point les citoyens européens aspiraient à plus de transparence et de participation dans le processus décisionnel. Pour cette raison, je propose de donner un rôle d’observateur au Parlement au sein du Comité de sécurité sanitaire, d’accorder une part importante à des représentants de la société civile au sein du Comité consultatif et d’associer l’ensemble des autorités dans la mise en œuvre des plans européen et nationaux de préparation et de réaction aux crises » rappelle la Députée européenne.

« Cette proposition législative, et celles relatives à la révision des mandats de l’EMA et de l’ECDC, dessinent les contours d’une véritable Union européenne de la santé.Les attentes des européennes et des européens sont fortes. Ils auront l’occasion de les préciser au sein de la Conférence pour l’Avenir de l’Europe et nous resterons à leur écoute.Doté de 5,1 milliards pour la période 2021-2027, le Programme européen pour la santé, EU4Health, nous donne enfin les moyens de privilégier cohérence et efficacité dans notre politique sanitaire.Au Parlement européen, l’équipe de négociation 100 % féminine a l’intention de saisir cette opportunité. Nous espérons, bien sûr, que les États membres partageront cet enthousiasme dans le cadre des négociations institutionnelles prévues à l’automne prochain » conclut Véronique Trillet-Lenoir.

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