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Présentation du Plan européen pour vaincre le cancer

Aujourd'hui, la Commission européenne a publié le Plan européen pour vaincre le cancer. En tant que Rapporteur de la commission spéciale sur la lutte contre le cancer au Parlement européen, Véronique Trillet-Lenoir se félicite de cette réponse ambitieuse aux millions de citoyens européens touchés de diverses manières par le cancer.

« Cette stratégie européenne répond à la demande de progrès formulée par les familles des 1,3 million de personnes qui meurentchaque année du cancer en Europe, dont 6 000 enfants, et aux besoins cruciaux des presque 4 millions de patients qui nécessitent des traitements efficaces et innovants. Le plan prend également en compte les attentes légitimes des 12 millions de survivants du cancer qui font face au difficile retour à une "vie normale" », souligne Mme Trillet-Lenoir.

« Promouvoir la lutte contre le cancer dans toutes les politiques et dans tous les financements est la meilleure approche. Doté d'un budget de 4 milliards d'euros provenant des programmes EU4Health, Horizon Europe, Digital Europe, Erasmus + et des fonds de cohésion, le plan financera des actions concrètes et ambitieuses dans les domaines de la santé, de la recherche, mais aussi de l'environnement, de l'agriculture et de la mobilité », se réjouit la vice-coordinatrice du groupe Renew Europe au sein de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen.

« Le cancer est une maladie d'injustice sociale. Nous sommes inégaux en termes de prévention, inégalement protégés contre les cancérigènes environnementaux, inégalement éduqués en matière de comportements à risque, inégalement armés contre la désinformation. D'un pays à l'autre en Europe, nous sommes aussi inégaux en termes d'accès rapide à des soins de qualité. Enfin, après la maladie, nous sommes inégaux dans nos capacités à retrouver un emploi, une indépendance financière et une vie sociale et affective harmonieuse. Il faut très rapidement remédier à ces inégalités. Pour ces raisons, je soutiens pleinement la création d'un Registre des inégalités en matière de cancer afin d'identifier les défis et les domaines d'action spécifiques et orienter les investissements aux niveaux européen et national », ajoute la députée européenne.

« Mettre la recherche, l'innovation et les nouvelles technologies au service de la prévention et du traitement du cancer est l'une de nos priorités. Grâce au soutien clé de la Mission Cancer d'Horizon Europe, l'UE pourra renforcer la recherche et l'innovation via le développement de structures existantes et nouvelles. De plus, la création de nouveaux outils numériques, tels que l'Initiative européenne d'imagerie du cancer, l'Espace européen de données de santé et le renforcement du Système européen d'information sur le cancer devraient nous permettre d’utiliser à bon escient l'intelligence artificielle appliquée aux Big data dans le diagnostic et le traitement des cancers pour les années à venir.
Des résultats valides reposent sur une recherche indépendante, intersectorielle, multidisciplinaire et hautement coopérative. Aucun stade du cancer ne doit être négligé et tous les patients (enfants, adolescents, adultes et personnes âgées) doivent bénéficier de la même manière de la recherche européenne sur le cancer », rappelle Véronique Trillet-Lenoir.

« Plus de 40 % des cancers sont évitables grâce à des actions coordonnées sur les déterminants de santé individuels, sociaux, environnementaux et commerciaux. La révision du Code européen contre le cancer est la meilleure façon d’informer les individus sur la manière de réduire les risques de cancer. Les propositions législatives ambitieuses visant à réduire la consommation de tabac et d'alcool, à promouvoir une alimentation saine et l'activité physique sont des pas dans la bonne direction. Cependant, nous devrions également proposer des mesures plus fortes et des objectifs clairs pour lutter contre la pollution de l'environnement, garantir la santé et la sécurité au travail, limiter l'exposition des travailleurs aux substances cancérigènes et mutagènes et prendre en compte l'effet cumulatif des substances chimiques dangereuses. Le Green Deal et la stratégie "De la fourche à la fourchette" ont établi un calendrier précis d'actions qui aurait pu être mentionné dans ce plan », insiste la députée.

« Un nouveau programme européen de détection précoce du cancer, la révision et l'élargissement des recommandations européennes sur le dépistage du cancer, des programmes d’accréditation et de certification pour les centres de cancérologie pourraient réduire les inégalités importantes qui subsistent dans l'accès à un diagnostic de qualité », estime Véronique Trillet-Lenoir.

« L'égalité d'accès à des normes élevées en matière de soins du cancer ne doit pas se limiter à la mise en place d'un Réseau européen de centres anticancéreux complets, à la création de nouveaux Réseaux Européens de Référence ou au lancement d'un Programme de formation multidisciplinaire. Le lancement d'un Centre de connaissances sur le cancer facilitera la coordination des initiatives liées au cancer au niveau de l'UE, reliera les travaux en cours sur la mise en œuvre des meilleures pratiques et les lignes directrices en matière de dépistage et de traitement.
Au-delà d’une référence à la Stratégie pharmaceutique, j'attendais des propositions concrètes pour résoudre les problèmes du prix des médicaments innovants et de la pénurie de médicaments. Ces deux aspects touchent directement les médicaments utilisés contre le cancer. Sur l’exemple des achats groupés de médicaments contre le CoVID-19, des négociations communes sur le prix, la diversification de la fabrication au sein de l'UE, une surveillance étroite des tensions et des pénuries de ces médicaments et la création d'une réserve stratégique de ces médicaments sont des options que l'UE doit rapidement envisager.
Le règlement sur les essais cliniques devra également être pleinement mis en œuvre pour enfin permettre la simplification administrative des essais cliniques européens. Nous devrons également convaincre les États membres de la nécessité d'une évaluation commune des médicaments en parvenant à un accord sur le règlement relatif à l'évaluation des technologies de la santé, sur lequel les négociations sont toujours bloquées par le Conseil des ministres de l’Union », ajoute la députée.

« La Commission a décidé de consacrer un volet spécifique aux cancers pédiatriques. Je soutiens pleinement cette approche, en particulier les propositions d'un passeport pour les survivants du cancer et d’un Réseau européen de jeunes survivants du cancer. L'annonce tant attendue de la révision de la législation européenne sur les médicaments pédiatriques et orphelins d'ici au premier trimestre 2022 est une excellente nouvelle. Néanmoins, j'aurais aimé savoir précisément quel type de mesures la Commission entend proposer pour pallier les faiblesses de la législation existante », regrette Véronique Trillet-Lenoir.

« L'autonomisation des patients devrait être l’objectif principal de cette stratégie. En complément des initiatives introduites par la Commission, l'UE devrait adopter une Charte européenne des droits des patients atteints de cancer. Cette charte pourrait définir les droits des patients à chaque étape de leur parcours de soins, du diagnostic initial à la fin du traitement. Elle s'appliquerait de la même manière à tous les citoyens européens, quel que soit le pays ou la région dans lequel ils vivent.
Par exemple, trop d'assureurs et de banques prennent en compte les antécédents médicaux des personnes touchées par le cancer. Pour mettre fin à cette "double peine ", les 27 États membres devraient mettre en œuvre le "droit à l'oubli" après la guérison du cancer », conclut la Députée européenne.